Petit treillis bleu

par Geraldina C.

La première impression que je reçois avec Petit treillis bleu est la mer vue du pont d’un navire, en close-up. L’argent et le bleu scintillent dans d’innombrables nuances. De la lumière en surface et des noirs bleutés qui invitent au fond insondable. Sa matière, ferme mais malléable, est une série de lignes qui ondulent et s’entrelacent créant des volumes et donnant une sensation de mouvement: de l’eau qui glisse et trouve son chemin.

Aujourd’hui, je vois, éblouie et surprise, le chemin que Mokap a parcouru à travers sa créativité artistique. En collectant des métaux et plastiques recyclables, elle imagine leurs possibilités esthétiques et les renvoie à la vie. À notre vie, comme privilège de la vue.

Aussi, naturellement, je pense Petit treillis bleu comme un exemple moderne de l’une des plus longues traditions de la femme artiste: le textile. Et je me souviens de nombreux exemples mexicains pleins de couleur. Sauf qu’ici Mokap est très sélective et s’est limitée aux fils bleus et argentés, nous montrant son côté serein et élégant.

Chaque pièce de Mokap est un récipient de son temps, surtout des moments où son imagination prend pleine forme. Petit treillis bleu nous montre un temps de recherche et d’attente à partir d’un ensemble de banderoles sur le point de mourir, devenues, entre les mains de Mokap, une partie de l’océan.