Grand tricot bleu (oeuvre en cours)

par Eléonore D.

Comme le reflux des vagues où périt le plastique, Mokap nous propose avec son œuvre « Grand tricot bleu », un grand voyage sur l’eau inspiré de la Genèse.

Peut-être représente-t-elle le déluge s’abattant sur la Terre et encerclant l’arche de Noé ? Peut-être pense-t-elle à ces petits moutons qui auraient eu bien froid sur l’arche et n’auraient pas été mécontents d’avoir une petite laine (en plastique) à s’enfiler ?

Toujours est-il que sur son arche, Mokap n’a le droit d’emporter que des paires comportant un matériau et l’outil adapté (plastique et aiguilles de tricot, Nespresso et marteau, fil de fer et pince, carton et ciseaux). Mokap, qui a enfin la paix pour créer tranquillement, se met à l’œuvre et imagine toute sorte d’habits et d’habitats avec ses matériaux.

Dieu avait fait s’abattre le déluge pour que Mokap prenne enfin le temps de ranger son atelier voguant. Mais, malgré les 40 jours, il trouve qu’il y a toujours un bordel monstre dans l’arche-telier de Mokap et il décide de débarquer l’artiste et ses créations au mont Cagibi.

Quand l’arche de Mokap refait contact avec le sol, l’artiste a déjà créé des maisons écoresponsables en bouteilles de Perrier, des capes pour s’habiller en capsules Nespresso, des tentures en carton pour se protéger du vent.

Voyant les œuvres prendre vie sur Terre, Dieu se dit qu’il a une meilleure idée : repeupler la planète avec les œuvres Mokap. Mokap objectera qu’elle y avait pensé avant mais Dieu ne veut rien entendre. Il propose à Mokap de sortir le plastique du fond des océans pour qu’elle utilise à sa guise. Avec le plastique de l’Océan Indien, Mokap créera un grand tricot bleu (présenté à droite). Les archéologues conclurent que ce tricot était utilisé par Mokap comme son écharpe d’impératrice du Mont Cagibi et de ses provinces (Chambre Verte, Port Cuisine et Vallée de l’Atelier).

Depuis, Mokap règne en beauté et en créativité sur ce nouveau monde. Car, si une bouteille de plastique met entre 100 et 1000 à se dégrader dans la nature, l’art de Mokap lui est éternel.