Fouta de Médéa

par Agnès M.

Cette exposition programmée depuis longtemps fête – c’est fou ça! – une soixantaine de printemps vécus par une artiste discrète comme une violette, mais solide dans son art, comme peut l’être un rosier grimpant. Chaque œuvre est comme une nouvelle fleur élaborée, dans le silence peut-être, mais forte de l’expression d’une sensibilité de couleur de formes, d’intelligence, de subtilité, de par-dessus et par-dessous. Une trame se trame et s’impose dans chaque œuvre et emporte le cœur du spectateur dans une étrange aventure de découverte et d’explosion de finesses et subtilité jusqu’au nom de l’œuvre souvent évocateur d’un monde original.

Quel paisible équilibre de couleurs et de formes construit avec des riens, des restes, des déchets, de notre richesse, qui deviennent vecteur de poésie et de charmes qui sauvent plus que ce dont il a été porteur, le petit objet méprisable à jeter et le transforme en objet remarquable.

Mais, chère Monique, chère Marraine, chère Artiste, tu fais une œuvre remarquable comme ces beaux arbres de la forêt de Rambouillet qui nous entourent. Une grande œuvre touchante et émouvante qui fait que l’on a envie de tout choisir comme des friandises.

J’ai hâte de voir tes petits tableaux et d’autres et d’autres encore car je sais que tu vas continuer à trouver dans ton esprit si étendu et si plein de compositions nouvelles dans nos petits rien de grands tous. Tu trouves de l’or où il n’y a rien, tu tisses du rien et cela devient grand, tu plies l’impossible à comprendre et crées ainsi du simple visible si beau à voir. Je comprends que tu aimes t’aventurer dans ces routes déroutantes pour nous, sûres pour toi.

Tu donnes aux riens une nouvelle existence. Tu es capable de faire ce que j’appellerai franchement des petits miracles, car il y a des apparitions dans tes œuvres et un dialogue peut s’établir entre tes objets et celui qui les voit. Tu fais chanter les riens : tu es une fée de Médéa. Merci.

Année

2020

Matériau

Capsules de café