Organisation rationnelle d’un accès équitable à la plage de la Grande Motte

par Sylvestre M.

Après un moment de sidération devant le retable numérique réunissant autant d’œuvres-en-vrai, et un autre moment de promenade plastique dans ce jardin de couleurs et de lignes,  j’ai jeté mon dévolu de cœur et de raison sur celle -majeure pour moi- intitulée ORAEPGM ; cette affinité élective pour l’avoir vécue il y a longtemps et retrouvée ici en symbolique.

Est-ce dû au titre, toujours périlleux tant l’œuvre ne se réduit pas à une rédaction littéraire, puisque l’œuvre est une parole d’avant les mots!  Non, je crois qu’il a raisonné comme un programme d’architecture démocratique inaccessible. Oui, presque comme un titre de concours international; en plus poétique.

j’en vibre encore de vérité, tant son tressage et sa rutilance me plongent en mémoire dans les affres de ce coin du monde -la Grande Motte- qui m’avait tant repoussé par tous ses contraires accumulés sur un site auparavant quasi-divin,  et de loin une plage dont on ne voit plus le sable !

Car enfin, malgré l’inextricable des corps jonchant le sable, enchevêtrés comme un tissage à nœuds, on devine encore -suprême et vitale libération- une ligne d’horizon à peine chahutée par les rouleaux des vagues d’argent de cette mer bienfaisante de sel, d’iode et de magnésium comme l’annoncent ses milles reflets.

Et le spirituel est toujours vers le haut de l’œuvre, en mouvance de ciel et d’eau; ce rappel est un fondamental permettant tous les écarts et les digressions de l’enjouée rhétorique plastique. On peut même imaginer retourner l’œuvre comme un sablier pour voir en combien de temps les ocres se noieront dans les bleus et argents; en combien de temps le sable reprendra sa place de grève accueillant tous les trésors et les déchets de la mer, matières premières des œuvres à venir.