Collier de Morphée

par Luise K.

Ce collier saute aux yeux ! Il crée de l’attirance, de l’étonnement, suscite des questions, tout en gardant pour le spectateur non initié le secret de son origine. On cherche et on peut même se demander : « Serait-ce par hasard un collier d’inspiration africaine? » Ce qui nous interpelle d’emblée ce sont les rouges carmin et bordeaux. Ils parlent de vie, de joie, d’amour, de passion. De quoi ces pièces, astucieusement liées et en partie superposées, sont-elles faites ? Tout ici est rond, les pièces rouges, les anneaux de fixation, qui tiennent la forme aussi bien fermement qu’avec souplesse afin d’épouser le tour du cou. Malgré tout… l’énigme reste.

L’artiste, elle, a re-gardé. Elle voit et choisit de GARDER. Pince, presse, marteau, autant d’outils variés mis au service de la fantaisie, qui a «vu» de l’intérieur ce que patience et mains d’or peuvent créer pour revaloriser cet objet ainsi récupéré.
Le renversement se produit: la capsule de café Nespresso vide, bonne à rien, jetée, a été regardée et… gardée. Manipulée, compressée, assemblée, une nouvelle vie a été créée, une résurrection!

Capsule rouge dit « café décaféiné ». Nous y voilà: Morphée entre en jeu! Ce fils du sommeil et de la nuit s’oppose au réveil.
Les « cafés rouges » permettent de glisser dans les rêves, où tout est permis. Est aussi permise cette grande liberté d’expression, celle-ci semblant sortir d’un puits duquel l’artiste laisse remonter ses innombrables inspirations.
Peut-être les boutons rouges issus de Nespresso évoquent-ils les fleurs des pavots, censés être des endormisseurs puissants, que Morphée tiendrait dans l’une de ses mains?
L’artiste de Mokap, infatigable créatrice pendant ses nuits, a dû sentir qu’elle était en train de créer un collier onirique. Puis, à moitié réveillée, heureuse, elle a pu aussi… tomber dans les bras de Morphée.

 


par Clémentine P.-K.

Les œuvres de Mokap offrent une telle diversité d’inspirations et de matières et sont si séduisantes, qu’il est bien difficile d’en choisir une seule. Pour ma part, heureuse propriétaire du « collier de Morphée », spectaculaire pectoral impérial gréco-romain de couleur pourpre appartenant à la première période de Mokap, dite des « Capsules aplaties, j’ai été tentée de commenter cette œuvre. Étude de jeunesse annonçant la production protéiforme que nous connaissons aujourd’hui, la genèse de cette œuvre trouve sa source -brûlante- dans une éruption créative mêlant passion des colliers, addiction au café noir, génie de la récup et imagination débridée.

Quel chemin parcouru depuis ! Au-delà de ce précieux objet, il y a tout Monique dans Mokap et réciproquement. Un mélange absolument unique et détonnant d’humour, de créativité, d’idéalisme de générosité et d’humilité. Chez Mokap, tout est source d’inspiration. Ne rien renier de son parcours mais l’intégrer, aller de l’avant, chercher, créer, expérimenter les matières… Mokap n’a pas fini de nous en faire voir !